La grogne actionnariale va-t-elle s'ajouter à la grogne salariale chez EADS ? Confronté depuis plusieurs jours à un mouvement de protestation de la part des salariés français (Libération d'hier), le groupe aéronautique organise aujourd'hui son assemblée générale à Amsterdam. La réunion menace d'être animée, tant les sujets de polémique sont nombreux. Depuis la dernière assemblée, en mai 2006, EADS et sa filiale Airbus accumulent les contre-performances et les mauvaises nouvelles : annonce du retard du programme A380, dévissage de l'action, départ du PDG, Noël Forgeard, avec une indemnité de 8,5 millions d'euros, alors qu'il est soupçonné de délit d'initié, passage éclair de Christian Streiff à la tête d'Airbus... Mais, pour les actionnaires, le sujet le plus sensible devrait être le dividende.
Coupon. Fait rare, c'est en effet à l'assemblée de décider si oui ou non un coupon doit être versé et, en plus, d'en déterminer le montant. Du fait des divisions entre Français et Allemands, le conseil d'administration n'a pas réussi à se mettre d'accord sur le sujet. D'un côté, l'Etat français (15 % du capital) refuse de donner de l'argent aux actionnaires alors que le plan Power 8, mis en place par Louis Gallois, le PDG, prévoit la suppression de 10 000 emplois, dont 4 100 en France. «La logique industrielle doit l'emporter sur la logique financière», avait déclaré Dominique de Villepin. De l'autre côté, DaimlerChrysler, le premier actionnaire allemand avec 22,5 % du cap