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Libération

Pékin pollue la tête haute, mais s'inquiète en coulisses

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publié le 4 mai 2007 à 7h34

Pékin de notre correspondante

La meilleure façon de se défendre est souvent l'attaque. La Chine, en passe de devenir cette année ou la prochaine le deuxième pays émetteur de gaz à effet de serre après les Etats-Unis, ne s'en prive pas. A Bangkok, ses tentatives pour polluer les débats par le dépôt de 1 500 amendements et ses accusations sur «les responsabilités historiques des pays développés» sont de bonne guerre. «Cumulés, ces pays sont responsables de 75 % des émissions», a affirmé un délégué chinois à Bangkok, accusant la révolution industrielle occidentale de tous les maux. Il s'agit de garder la tête haute sur la scène internationale. Les protestations officielles ­ «terrorisme climatique», «cabale monstrueuse»... ­ contre le rapport de l'Agence internationale de l'énergie qui plaçait la semaine dernière la Chine en tête des pollueurs mondiaux d'ici à 2009 vont dans ce sens.

A l'intérieur du pays, les pollueurs épinglés sont plus souvent les industriels étrangers installés en Chine que les entreprises d'Etat. Mais un autre discours apparaît. Les médias chinois, très discrets sur les postures de leurs représentants au Giec ( Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat), accordent une place grandissante aux problèmes d'environnement. Classement des meilleures villes «écologiques», félicitations aux entreprises «vertes», distributions de bons points pour les initiatives «propres»..., la propagande a changé de ton : la course à la croi