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A la surprise générale, le géant américain de l'aluminium Alcoa, dont le chiffre d'affaires frôle les 30 milliards de dollars et la production les 3,6 millions de tonnes annuellement, a annoncé hier son intention de lancer une offre d'achat hostile sur son homologue canadien Alcan. Si elle aboutit, cette transaction, évaluée à 33 milliards de dollars américains, donnera naissance à une nouvelle entité dominant la sphère mondiale de l'aluminium et dépassant, en termes de production, le géant russe Rusal issu de la récente fusion de deux russes, Rusal et Sual, et du suisse Glencore.
Fleuron. Selon Alcoa, cette offre hostile résulte de deux années de pourparlers infructueux avec le groupe canadien. Le PDG d'Alcoa, Alain J.P. Belda, a déclaré qu'il aurait préféré une opération négociée destinée à créer «une entreprise d'aluminium diversifiée de premier plan, dotée d'un portefeuille d'actifs complémentaires, avec de meilleures perspectives de croissance». En 2003, Alcan était devenu le numéro 1 de l'aluminium avec l'achat du français Pechiney, cinquième producteur mondial d'aluminium, l'un des plus beaux fleurons de l'industrie hexagonale. Trois ans plus tôt, le canadien avait déjà avalé le suisse Algroup. Deux unions qui avaient permis au groupe montréalais de réaliser son vieux rêve d'une fusion à trois.
Le mariage tant espéré entre Alcan et Pechiney a toutefois pesé très lourd sur les finances du canadien. En 2005, son bénéfice net a chuté de 129 m