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Libération

Un grain de café éthiopien dans la machine Starbucks

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publié le 8 mai 2007 à 7h39

Addis-Abeba de notre correspondante

L e café éthiopien n'est plus tout à fait soluble dans la marque Starbucks. Après deux années de conflits, le premier producteur de café d'Afrique et le géant américain du «Caffè Latte» ont fini par trouver un accord qui met fin à un conflit inédit dans la propriété intellectuelle : le combat d'un gouvernement du Sud contre une multinationale du Nord pour la labellisation d'espèces caféières afin de mieux valoriser une filière qui fait vivre 15 millions de personnes.

L'affaire débute en 2005 dans ce pays parmi les plus pauvres d'Afrique dont le café est la principale ressource. Face à un marché dont les prix se sont effondrés, l'Office éthiopien de la propriété intellectuelle (Eipo) met au point une stratégie innovante : trois espèces uniques de cafés éthiopiens sont déposées sous forme de marques. Par ce biais, le prestige des cafés Yirgacheffe, Sidamo et Harar augmentera dans le monde entier et, avec lui, les revenus de la filière. Les marques sont enregistrées dans les pays consommateurs et une trentaine d'entre eux, dont le Canada, le Japon et l'Europe les reconnaissent progressivement. Addis-Abeba souhaite aussi faire bénéficier les distributeurs de licences gratuites par lesquelles ils s'engagent à vendre ces cafés sous leurs nouveaux noms de marques.

Accord. Nouvelle icône planétaire d'une boisson en voie de mondialisation accélérée, Starbucks refuse. L'inventeur du Frappucino «ne veut pas reconnaître à l'Ethiopie la propriété de s