Menu
Libération

Chez Bouygues Telecom, faux gérants et vrais licenciements

Article réservé aux abonnés
publié le 9 mai 2007 à 7h40

Sans tapage, Claire Rastoll a «fait [ses] cartons» la veille du 1er mai et quitté sa boutique Bouygues Telecom à Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). Mise à la porte, à 27 ans, après avoir «monté» et rondement fait tourner le commerce depuis 2002, elle instruit aujourd'hui son procès contre le groupe. Même combat pour Mourad, 32 ans, jeté dehors en mars, et dont le contrat de gérance avec Bouygues Telecom n'a pas été renouvelé. A l'instar de Claire et de Mourad, une soixantaine de gérants-mandataires, répudiés par l'opérateur, se retrouvent à la rue, privés de chômage, de Sécurité sociale ou n'ont touché, dans quelques cas, qu'un faible dédommagement. Ils demandent que leur contrat commercial soit requalifié en contrat de travail.

«Fantaisistes». Ils ont gagné la première manche. La cour d'appel de Versailles a confirmé à l'automne le caractère fictif de la gérance et a reconnu, aux sept premiers gérants ayant porté plainte, le statut de salarié. Reste à les indemniser. Pour le licenciement abusif, les heures sup et les congés non pris, ils réclament en moyenne près d'un million d'euros chacun. Une audience s'est tenue le 24 avril à Versailles. D'autres vont suivre.

Toutes mettent au jour une mécanique bien réglée, où, selon les avocats des victimes, «Bouygues Telecom a détourné la législation du travail et misé sur des jeunes, qui se sont défoncés pour développer un réseau dynamique, avant de les remercier». Maintenant que «la phase de conquête des abonné