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Libération

Chez Airbus, les salariés volent la grève aux syndicats

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publié le 10 mai 2007 à 7h41

Toulouse de notre correspondant

Le monde syndical d'Airbus est sens dessus dessous. Hier, dans les ateliers d'Airbus à Nantes, Force ouvrière a voté la reprise du travail pendant qu'une partie de ses syndiqués s'est prononcée pour la poursuite de la grève aux grilles de l'usine. A Nantes encore, les cols bleus de la CFTC ont été 60 % à voter l'arrêt de la grève, alors que la semaine dernière leur syndicat choisissait de soutenir le mouvement spontané, «pour lui offrir un cadre légal». Hier toujours, la CFDT a opté pour la reprise du travail à Saint-Nazaire et la poursuite de la grève à Nantes. Pendant qu'à Toulouse, où de grève il n'y a point, des cédétistes disent «tout à fait comprendre que les gars expriment leur ras-le-bol en cessant le travail». Quant à la CGC, le malaise remonte à un peu plus loin. Après avoir participé à la fin mars aux grands rassemblements contre le plan Power 8, la CGC s'est dépêchée de le soutenir une fois les élections professionnelles passées. Du coup, quelques cadres syndiqués se sont précipités, contre la consigne de leur syndicat, à la manifestation du 3 avril appelée par FO... Xavier Petracchi, le délégué central CGT, se gratte le crâne : «Il ne faudra pas s'étonner si les gars en viennent à déchirer leur carte...» C'est que le syndicalisme ordinaire, proche de la cogestion à l'allemande, traverse aujourd'hui une crise sans pareil chez Airbus France.

Primes. Tout a commencé le 25 avril, quand des grèves spontanées sur les