Berlin de notre correspondante
Dix mille salariés de Deutsche Telekom ont cessé le travail vendredi. Trois divisions de services (renseignements, dépannages, installations de nouvelles lignes) sont très affectées par la première grève dans l'histoire du groupe allemand, privatisé voici douze ans.
Le conflit entre la direction et le syndicat Ver.di, qui a appelé à la grève jeudi et qui prend à sa charge les salaires des grévistes, porte sur le plan d'économies de la direction (900 millions d'euros) et la création de T. Service, une nouvelle filiale du groupe censée regrouper toutes les activités. 50 000 salariés actuellement chargés des services aux clients devraient être externalisés et rejoindre T. Service, aux statuts moins avantageux. Parmi les mesures évoquées, un allongement du temps de travail de 34 à 38 heures hebdomadaires sans compensation de salaire pour tout le monde et, pour les nouveaux employés, des salaires d'embauche inférieurs de 42 % au niveau actuel. Les pertes de salaires sont estimées à 12 % en moyenne pour des personnels, qui, en plus, ne seraient plus protégés par la convention collective des télécommunications, qui leur était très favorable.
«Un accord est totalement exclu dans le schéma actuel de réflexion [de la direction, ndlr], assure Lothar Schröder, qui dirige les négociations pour le compte du syndicat des services Ver.di. On ne peut pas attendre des salariés de tels sacrifices !»
La décision de la direction de renoncer à un mois de s