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Libération

La main-d'oeuvre se fait précieuse en Chine

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publié le 14 mai 2007 à 7h44

Pékin de notre correspondante

Les réserves de main-d'oeuvre bon marché s'épuisent en Chine. Un rapport de l'Académie chinoise des sciences sociales de Pékin tire la sonnette d'alarme : «La Chine est en train de passer d'une ère d'excédent de main-d'oeuvre à une ère de pénurie, qui sera effective d'ici à 2010», rapporte le China Daily de samedi. Estimée jusqu'à présent à 100 ou 150 millions de travailleurs, la réserve d'«ouvriers à tout faire» de moins de 40 ans ne serait plus que de 52 millions, hommes et femmes confondus.

«Adaptations». Il faut s'attendre, annoncent-ils, à une hausse conséquente des salaires dans les années qui viennent et donc à une baisse de la compétitivité du géant asiatique. «Des adaptations sont nécessaires», affirme Cai Fang, l'un des auteurs du rapport : «Le pays doit modifier son mode de croissance en ne se reposant plus uniquement sur un seul facteur de production, mais en ayant recours à des méthodes plus avancées.» Le rapport montre que la politique de l'enfant unique, dont près de 100 millions sont arrivés récemment sur le marché du travail, est en grande partie à l'origine de la baisse du nombre de travailleurs : elle aurait privé la Chine de 400 millions habitants.

Paysans chassés de leurs campagnes par la pauvreté, attirés par les lumières de la ville, les mingong («travailleurs migrants») sont pour beaucoup dans la croissance à deux chiffres du géant asiatique. Qu'ils travaillent dans les mines, les chantier