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Libération
Interview

«Le nucléaire ne nous sauvera pas du réchauffement»

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publié le 14 mai 2007 à 7h44
(mis à jour le 14 mai 2007 à 7h44)

Benjamin Dessus 

Ingénieur et économiste, il préside l'association Global Chance qui regroupe des experts indépendants sur l'énergie et l'environnement. Il a débuté au labo de Marcoussis dans la physique avant de rejoindre EDF sur la centrale solaire Thémis. Il a participé à la création de l'Agence de maîtrise de l'énergie avant d'entrer au CNRS.

Dans la guerre planétaire lancée contre le réchauffement, le nucléaire est présenté comme l'arme idéale puisqu'il ne produit pas de gaz à effet de serre. Dans certains discours, du G8 à l'UE, on n'hésite pas à le classer parmi les énergies «renouvelables». Un expert reconnu, Benjamin Dessus, livre ici son opinion.

Le nucléaire, une énergie verte ?

C'est le discours que le lobby nucléaire veut imposer, en jouant sur deux tableaux : le nucléaire est «renouvelable» puisque, pour faire simple, on peut théoriquement multiplier par 50 les réserves d'uranium en réutilisant une partie du combustible usé pour fabriquer du combustible neuf ; et il ne produit pas de gaz à effet de serre. Il oublie d'évoquer les risques d'accidents et de prolifération, et le problème des déchets. On a vu ce discours se développer il y a quelques années quand l'industrie nucléaire était au fond du trou, puis le gouvernement s'en emparer car c'était une trop belle occasion de maintenir le statu quo ! Et je vois arriver le jour où on va nous dire qu'en France l'objectif de 20 % d'énergies renouvelables exigé par Bruxelles en 2020 est