New York correspondance
Tic-tac, tic-tac, tic-tac... Le compte à rebours approche de l'heure fatidique pour Paul Wolfowitz, le président de la Banque mondiale, dont le fauteuil de grand argentier semble devenu un siège éjectable. Les Etats-Unis ont bien lancé une vaste opération de com' trans-gouvernementale mardi (de Bush à Condoleezza Rice en passant par le secrétaire au Trésor), afin d'expliquer, en substance, que «oui, certes, l'ancien adjoint de Donald Rumsfeld a commis une bévue en décidant d'augmenter sa compagne et collègue, et qu'il possède aussi quelques petits défauts de management, mais que, quand même, il ne mérite pas de se faire virer pour si peu».
Mayonnaise. Malheureusement pour Washington, la mayonnaise n'a pas pris. Lors d'une conférence téléphonique entre pays membres du G7 (les principaux financiers de la banque), il est apparu clairement que seul le Japon soutenait mollement la position américaine. Les autres nations semblent décidées à en finir au plus vite avec cette affaire. Hier, la ministre allemande du Développement n'a pas usé de la langue de bois diplomatique pour faire connaître l'avis de son pays : «Wolfowitz rendrait à l'institution, et se rendrait à lui-même, un grand service en démissionnant. Ce serait la meilleure chose pour tout le monde.» Et d'ajouter, menaçante, qu'il ne sera pas le bienvenu, s'il est encore en fonction, à une conférence sur l'aide à l'Afrique qui doit démarrer lundi à Berlin.
La Maison Blanche, qui semblait