Scandinavie de notre correspondante
Imaginez un match de foot où l'une des équipes n'en fait qu'à sa tête. L'arbitre siffle un coup franc. Elle continue de jouer comme si de rien n'était. C'est à peu de choses près ce qu'ont vécu les ouvriers suédois de la construction à Vaxholm, dans la banlieue de Stockholm, en 2004, à en croire le syndicat du BTP Byggnads. L'entreprise lettone Laval un Partneri venait de décrocher le contrat de rénovation de l'école communale. Mais elle refusait de signer un accord collectif avec le syndicat suédois, sous prétexte qu'elle avait déjà signé un accord similaire mais moins avantageux pour les salariés en Lettonie. Byggnads affirme avoir été contraint de lancer le blocus qui a paralysé le chantier pendant plusieurs mois, contraignant finalement Laval à quitter la Suède et à mettre la clef sous la porte.
Blocus. Mais le syndicat avait-il le droit d'exiger que l'entreprise basée à Riga, en Lettonie, signe un accord collectif en Suède ? Et surtout, l'action syndicale, le blocus, étaient-ils justifiés ? Autant de questions auxquelles l'avocat général de la Cour de justice des communautés européennes (CJCE) devra répondre aujourd'hui à Luxembourg. Car si le tribunal suédois du travail, saisi par l'entreprise Laval en décembre 2004, a d'abord donné raison au syndicat, il a ensuite décidé de consulter la CJCE.
Les conclusions de l'avocat général sont très attendues en Suède, où Erland Olausson, responsable des négociations collectives auprès de la