Jusqu'au bout le lobbying se sera exercé. Lundi matin, à deux jours du vote par le Parlement, SFR téléphonait encore à Béatrice Patrie, députée européenne socialiste en charge du dossier du roaming pour la France, pour essayer de la faire changer d'avis. «Ils voulaient me faire dire que 49 centimes d'euro pour le prix plafond n'est pas un mauvais accord.» Mais la députée n'en démord pas : «Dans la discussion de marchands de tapis que nous, les députés, avons eue avec les opérateurs, nous avons certes réussi à leur imposer un plafond pour leurs tarifs, mais, à mon avis, nous ne sommes pas allés assez loin.»
Les députés européens ont le sentiment, vu la vigueur des opposants à la régulation, de s'être bien battus. Le député maltais Joseph Muscat, rapporteur pour la commission du marché intérieur du Parlement, se souvient surtout de la collusion des opérateurs Orange, le champion français, et Vodafone, le leader britannique, avec leurs gouvernements et leurs régulateurs respectifs : «Les argumentations développées par chacun étaient toutes copiées les unes sur les autres.» Le 13 février, main dans la main, les représentants français et britanniques, épaulés par leurs régulateurs respectifs, invitaient ainsi leurs députés nationaux à une énième séance, en l'occurrence un petit séminaire «entente call-dial», pour les «sensibiliser» à leur «position commune» sur le roaming. De son côté, Viviane Reding, la commissaire eu