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Libération

OGM : Juppé tend la main aux écolos

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publié le 26 mai 2007 à 7h58

Emporté par l'esprit d'ouverture qui baignait, lundi à l'Elysée, la première réunion entre Nicolas Sarkozy et les associations de protection de l'environnement, le ministre de l'Ecologie, Alain Juppé, s'est lancé. Il a annoncé vendredi un possible moratoire sur le maïs transgénique MON810 (de l'américain Monsanto), comme l'a fait l'Allemagne en raison de risques avérés par les experts. Le MON810 vise à protéger les cultures de la pyrale du maïs, un papillon dont les larves se nourrissent de l'intérieur des tiges de la plante. «On vient de découvrir que la sécrétion de la toxine censée tuer l'insecte se passe dans des conditions qui ne sont pas celles qu'on attendait, a expliqué Alain Juppé dans le Parisien.Dans ce cas précis, il faut s'inspirer du cas allemand.»

Le hic, c'est que les producteurs de maïs ne l'entendent pas de cette oreille et, avec eux, la ministre de l'Agriculture. «Il faut se donner le temps de la réflexion avant une décision», a très vite réagi Christine Lagarde. Pour le président de l'Assemblée générale des producteurs de maïs, «on n'est plus dans la rationalité, c'est une affaire politique ; la rationalité devrait au contraire permettre d'accélérer le mouvement en faveur des OGM, car l'Europe va perdre sa compétitivité vis-à-vis des Etats-Unis». En France, environ 30 000 hectares de maïs MON810 sont cultivés, selon les déclarations de semenciers recoupées par les ONG. Alors que la saison des semis bat son plein, le minis