A New York
Le travail de sape des Américains est en train de payer. A dix jours du sommet du G8 en Allemagne, les Etats-Unis sont plus que jamais décidés à ne pas parler réchauffement climatique. Portée par sa double présidence (celle de l'Union européenne et des huit pays les plus industrialisés), Angela Merkel, la chancelière allemande, comptait pourtant lancer, à Heiligendamn, «un signal fort» sur l'urgence climatique. Avec le secret espoir de faire bouger les positions de l'administration Bush. Mais ce week-end, le ministre allemand de l'Environnement, Sigmar Gabriel, a cru bon de faire part de ses états d'âme, reconnaissant que «les négociations vont être plus que difficiles». «Les Américains ne semblent pas prêts jusqu'ici à bouger», a-t-il critiqué, hier, dans le Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.
Rideau. Depuis plus de quinze jours, les deux pays se disputent chaque mot d'un projet de déclaration commune à l'ensemble des pays du G8, qui aurait fixé comme objectif la réduction de moitié de leurs émissions de gaz à effet de serre en 2050, comparé à 1990. Les Etats-Unis se sont efforcés à gommer dans ce texte toutes références un tant soit peu contraignantes pour son industrie. «Les Etats-Unis ont toujours de sérieuses inquiétudes de fond à propos de ce projet de déclaration», écrivent les négociateurs américains en préambule d'un document non daté que Greenpeace date du 14 mai. «Le passage sur le changement climatique va à l'enc