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Libération

Ces chômeurs qui faussent les chiffres

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publié le 28 mai 2007 à 7h59

La polémique sur les vrais-faux chiffres du chômage a été l'un des serpents de mer de la campagne présidentielle. D'un côté, le gouvernement qui affichait chaque mois, en grande pompe, une baisse du taux de chômage (8,3 % en mars). De l'autre, des statisticiens chargés de mesurer le nombre de demandeurs d'emploi qui se mettent en grève, et l'opposition qui explique la baisse du chômage par l'augmentation des radiations. En moyenne, en 2006, le taux de chômage émanant des chiffres de l'ANPE serait tombé à 9,1 %. Faux, disent les statisticiens du collectif ACDC (les Autres chiffres du chômage) : selon l'enquête emploi 2006 menée par l'Insee, le vrai taux de chômage sur l'année s'établirait à 9,8 %, soit exactement le même niveau qu'en 2005.

Les discussions sur la justesse des chiffres ne doivent pas masquer que, depuis la fin de l'année 2006, le chômage semble réellement s'effriter. Lors des trois premiers mois de 2007, 93 600 emplois ont été créés dans le privé, du jamais vu depuis six ans. Ils l'ont toutefois été, en écrasante partie, grâce à l'intérim (60 %). Mais que le chômage baisse ou monte, l'emblématique pourcentage chaque mois ressassé, disséqué et contredit, veut-il encore dire quelque chose ? Pour ne pas se contenter de rester dans la dénonciation mais au contraire «reconstruire un système cohérent d'indicateurs du chômage», ACDC a impulsé les états généraux des chiffres du chômage et de la précarité, qui se tiendront demain (1). Pour désacraliser un taux de