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Libération

Les pigeons voyageurs grillés par les nouvelles technologies

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publié le 29 mai 2007 à 8h00

Cuttack (Orissa, Inde) envoyé spécial

Après plus de soixante ans de bons et loyaux services, les pigeons voyageurs de la police de l'Orissa, un Etat situé dans l'est de l'Inde, sont sur le point de prendre leur retraite. Nouvelles technologies obligent, les responsables du budget indien classent en effet cette activité dans la catégorie des «dépenses inutiles» depuis maintenant plusieurs années, et réclament par conséquent la fermeture définitive du service de pigeons voyageurs. La fin d'une époque, puisqu'il s'agit là du dernier en activité dans le monde. «Ces oiseaux nous ont rendu tellement de services, ça me brise le coeur», se lamente l'inspecteur Behera en racontant les exploits réalisés par ses protégés au cours des vingt-cinq années qu'il a passé dans l'office qui a longtemps fait la fierté de la police locale. Lancé en 1946, le Pigeon Carrier Services de l'Orissa visait à l'origine à pallier le faible réseau de communication des forces de l'ordre dans cette région reculée. «A l'époque, nous n'avions que très peu de télégraphes, or, grâce aux pigeons, nous pouvions couvrir tout l'Etat par un système de relais», explique l'inspecteur Behera en faisant visiter le QG du département, un minuscule enclos équipé de quatre volières à moitié vides. Par la suite, les messagers du ciel se sont révélés particulièrement utiles lors des catastrophes naturelles, récurrentes dans cette zone côtière. «A chaque inondation, à chaque cyclone, ils ont été d'un sec