«Première épreuve pour me rendre au G8 : dégoter une accréditation. Le sésame qui m'ouvrira les portes des réunions officielles. Cinq centimètres carrés de papier plastifié à porter autour du cou vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sous peine de se faire expulser manu militari. Pour obtenir le laissez-passer, pratiquer le zen. Comme le dit le document qui m'a été envoyé par les autorités allemandes : "Il est dans l'intérêt de tous que ces événements se déroulent de manière pacifique et sans heurts."Pour éviter les heurts, justement, ma demande doit passer par l'office de police criminelle du Land, le service fédéral des renseignements, l'office fédéral de protection de la Constitution, rien que ça. Je dois promettre au passage que je ne fais partie d'aucune organisation interdite en Allemagne, que je ne tuerai point, etc.
«Le G8 commence dans une semaine et toujours pas de nouvelle de mon accréditation. Entre deux coups de fil dans les ministères allemands, je termine quelques fiches les renseignements généraux n'en ont pas le monopole. Le conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, chargé de défendre les positions françaises au G8, vient d'être nommé. Ancien ambassadeur aux Nations unies, puis à Washington, il a travaillé à l'organisation du premier sommet en 1975. Il parle couramment le mandarin et l'indonésien. Moi pas. Je lui ai envoyé une demande de rendez-vous la semaine dernière. Penser à le relancer.
«Accréditation ou pas, je pars quand même ! Les billets de train