Hier se tenaient les états généraux des chiffres du chômage et de la précarité, impulsés par le collectif les Autres chiffres du chômage (ACDC), qui regroupe des statisticiens chargés de mesurer ces chiffres controversés. Après la polémique lancée lors de la présidentielle, les statisticiens planchaient : comment mieux mesurer le non-emploi ? Quelques pistes pour s'y retrouver dans le flou statistique.
Le taux de chômage est-il faux ?
Oui et non. Disons qu'il ne mesure que partiellement la réalité du chômage en France. Le monde du travail a changé, l'outil statistique ne s'est pas adapté. Le temps partiel augmente, les alternances entre contrats courts et périodes de chômage aussi. Un exemple : les travailleurs à temps partiel qui recherchent un autre emploi ne sont pas pris en compte dans le taux de chômage officiel. Ni les chômeurs qui recherchent un temps partiel. Ni, encore, ceux qui travaillent plus de 78 heures par mois. «La théorie classique du chômage est née dans les pays industrialisés à la fin du XIXe siècle, elle était basée sur le plein emploi, expliquait hier le sociologue Robert Castel. Mais depuis une vingtaine d'années, la précarité s'étend et s'institutionnalise avec les stages, les contrats aidés, les emplois de service à la personne... et brouille les frontières entre travail et non-travail.»
Le gouvernement manipule-t-il les chiffres ?
En tout cas, il garde jalousement la marge de manoeuvre qu'il détient sur le pourcentage livré mensuelleme