Tokyo de notre correspondant
A Wada, petite ville côtière à la pointe de la presqu'île de Chiba, à 100 kilomètres à l'est de Tokyo, le coeur de baleine cru, le sashimi de baleine ou le blanc de baleine en bouillie, ce n'était plus vraiment ça... Alors le restaurant Akiji Ichihara a trouvé la recette. Une fois par mois, à l'arrivée des prises dans le port durant la saison de chasse, il inscrit au menu son nouveau mets maison : le «burger de baleine». Un steak de baleine pas trop cuit, deux feuilles de salade, une touche de ketchup, le tout coincé entre deux tranches de pain, et le tour est joué. «Ainsi j'attire davantage de jeunes, dit le patron. Ici, la baleine, on en mange depuis des générations. Cela fait partie de notre culture.»
A Wada, on pêche la baleine depuis 1612. Le cétacé a ses temples et ses divinités bouddhiques dans la région. Mais, depuis 1986, date du moratoire international sur la chasse commerciale, la consommation a chuté. «Je n'ai pas du tout envie de manger de la baleine, explique Rié Yamaguchi, une styliste de 32 ans originaire de Tokyo. J'en ai mangé une fois petite et ce n'était pas très bon. Les baleines sont des espèces protégées. On dit qu'il y en a moins dans les océans.» Chez Piman, autre restaurant de Wada, abats, ragoûts et steaks de baleine n'attirent plus les foules. A peine quelques groupes de touristes le week-end. «Quand j'étais enfant, c'était différent, se souvient Ishii-san, un vieux monsieur né à