Colère des deux côtés du Rhin. Un front syndical uni (pas moins de six organisations) appelle ce matin les salariés de France Télécom à une journée massive de grève pour s'opposer au plan de suppressions d'emplois. Chez Deutsche Telekom, l'opérateur historique allemand, la grève contre le transfert massif de salariés dans une filiale dure depuis trois semaines. Chez l'un et l'autre, une même idée fixe : la réduction des coûts. Chacun la conjugue à sa façon.
Pourquoi le français et l'allemand sont à la peine
Les ex-monopoles nationaux, engraissés par la vache à lait du téléphone fixe, n'en finissent pas de se mettre à l'heure de l'ouverture à la concurrence et à la dérégulation. L'ouverture du capital, suivie de la mise en Bourse, leur a mis davantage la pression. En France comme en Allemagne, la décrue des effectifs est amorcée depuis longtemps. En dix ans, Deutsche Telekom a perdu 100 000 emplois. Il ne compte plus que 250 000 salariés dans le monde, dont un sur deux est employé sur le sol allemand. Chez France Télécom, les effectifs sont passés sous la barre des 100 000 salariés en Frnce (191 000 dans le monde), contre 150 000 dix ans plus tôt ! Deutsche Telekom, longtemps protégé par son régulateur, se réveille en plein cauchemar. Il a perdu deux millions de clients sur le téléphone fixe l'an dernier et 600 000 sur les trois premiers mois de 2007. Et il a encaissé un milliard d'euros de pertes sur le dernier trimestre 2006. France Télécom limite mieux la casse, avec un chif