A quoi ressemblent les hautes sphères du capitalisme français ? A un monde peu ragoûtant où l'enrichissement semble être la seule morale... et où l'on croise sans cesse Alain Minc. Telle est la thèse de Petits Conseils, l'ouvrage que Laurent Mauduit, ancien journaliste économique du Monde, vient de consacrer à cette personnalité incontournable de l'establishment : conseiller des grands patrons, homme d'affaires et essayiste. Mais ce n'est pas une biographie. Mauduit, parti du quotidien du soir pour «désaccord éditorial», avait pour ambition de décrypter le système Minc, mais aussi de raconter son propre parcours professionnel, et notamment comment son travail fut influencé par... Alain Minc, président du conseil de surveillance du Monde.
Le mélange des genres, assez inhabituel, aurait pu ressembler à un plaidoyer pro domo. Mais Mauduit réussit son pari. Se mettant en scène, il nous emmène dans les coulisses de l'investigation économique, enquête sur ses propres scoops et se décrit comme manipulé par ses sources. Dont Minc, qui réussissait, via l'intermédiaire de Jean-Marie Colombani, le patron du Monde, à faire passer des informations bénéficiant à ses clients. Minc aurait en plus réussi à censurer en partie une enquête que Mauduit menait sur le patron de la Caisse d'épargne, Charles Milhaud, un ancien client de Minc par ailleurs créancier du journal. L'histoire de cette censure était connue, pas le rôle de Minc. Et l'ouvrage multiplie les r