New York correspondance
L'administration Bush n'est plus que l'ombre d'elle-même. Pour preuve : la nomination de Robert Zoellick comme candidat à la direction de la Banque mondiale pour succéder à Paul Wolfowitz. L'homme est compétent, respecté, il aime le consensus, et certains ont même osé le qualifier d'«internationaliste». George W. Bush avait pourtant plusieurs candidats sous la main, dont Bill Frist, un ex-sénateur qui s'était illustré à plusieurs reprises par sa servilité à l'égard du Président. Il a finalement opté pour un diplomate chevronné, doublé d'un spécialiste du commerce mondial.
Rouages. Washington n'a même plus la pétulance de provoquer la communauté internationale, ni d'envoyer balader les institutions multilatérales en les noyautant avec des faucons du type Wolfowitz ou John Bolton, l'éphémère ambassadeur aux Nations unies. En sélectionnant Robert Zoellick qui doit encore être approuvé par le conseil d'administration de la Banque mondiale , les Etats-Unis ont surtout cherché à éteindre l'incendie déclenché par la maladresse Wolfowitz, qui menaçait leur suprématie sur l'institution. Quelques heures avant l'annonce du choix de la Maison Blanche, la banque faisait même savoir qu'elle entendait considérer plusieurs postulants pour le poste, y compris des non-Américains, ce qui aurait été inédit (en échange, les Européens obtiennent toujours la direction du FMI).
A 53 ans, Robert Zoellick est donc le parfait candidat pompier. Il est à la fois un conser