Saint-Hippolyte-du-Fort envoyée spéciale
Comment arrêter la lutte de salariés qui, sous le choc de l'annonce d'un plan social massif, séquestrent leurs dirigeants depuis une heure ? Mercredi, il n'y a qu'à suivre le sous-préfet du Gard, Alain Mancini. Ce jour-là, il débarque dans l'entreprise Jallatte à Saint-Hippolyte-du-Fort, spécialisée dans la fabrication de chaussures de sécurité pour le travail. Pressentant une (mauvaise) nouvelle, près de 200 personnes se sont rassemblées pour connaître le résultat du comité central d'entreprise. Ce sont en majorité des employés des usines de Saint-Hippolyte (120 postes en production) et d'Alès, à 35 km plus loin (140 postes en production). Lorsque tombe l'annonce d'une délocalisation de toute la production vers la Tunisie entraînant 287 suppressions d'emplois, des salariés investissent les locaux et enferment Joël Aunos, directeur général de Jallatte France, et l'Italien Giovanni Falco, directeur général du groupe JAL.
JAL a été créé après le rapprochement en 2000 de la société gardoise Jallatte et de l'entreprise italienne Almar via le fonds d'investissements CVC Capital Partners. La corde au cou, une marionnette portant un maillot de sport «Italia» et chaussée d'une paire de pompes de sécurité pend à un arbre.
Brochette. En arrivant, le sous-préfet Mancini n'a pas de mots assez durs envers les employés. «C'est de la délinquance, quand on retient quelqu'un contre sa volonté. C'est un délit. Il faut qu'ils les libèrent.» Mais fa