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Libération

Quand les financiers font recette

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publié le 2 juin 2007 à 8h06

Les sociologues le savent bien. Quand on ne prend pas pour argent comptant les justifications des personnes sur lesquelles on a enquêté, on risque de se retrouver soi-même mis en accusation, parfois avec mauvaise foi. De nombreux traders ont ainsi mal réagi aux propos d'Olivier Godechot, parus lundi dans nos pages, qui qualifiait de «hold-up» les salaires mirobolants de la finance. «Je suis atterré par le niveau de renseignement du chercheur», s'indigne un courtier, travaillant dans les produits dérivés sur actions à Londres. Ce dernier dit ne pas avoir supporté qu'on dise que tous les traders touchaient 1 million de dollars, alors que Godechot avait en fait parlé de cette somme comme d'un «horizon magique». «Monique, mariée, mère de trois enfants et tradeuse» laisse entendre, elle, que le chercheur l'a présentée comme «un agent du diable». «Je souffre que mon métier soit à ce point mal compris et tant décrié», se plaint-elle. En fait, Godechot ne cache pas son admiration vis-à-vis des salariés de la finance qui ont réussi à «capter une partie de la création de valeur» de leur entreprise.

Cet argument a d'ailleurs poussé les lecteurs à définir ce qu'est, selon eux, une «juste rémunération». Et le débat a déchaîné les passions. D'un côté, on trouve des partisans du marché qui répètent, comme le Pangloss de Candide, que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes. «Le prix auquel les banques doivent payer les tra