Bruxelles (UE) de notre correspondant
Mercredi, c'est hausse des taux : pour la huitième fois depuis décembre 2005, la Banque centrale européenne (BCE) a augmenté le loyer de l'euro. Réuni exceptionnellement hier, puisque jeudi, jour de réunion mensuel habituel, était férié en Allemagne, le Conseil des gouverneurs de la BCE a décidé de relever son principal taux directeur, le Refi, de 3,75 % à 4 % comme cela était anticipé par les marchés (1).
Tours de vis. C'est son plus haut niveau depuis septembre 2001, à la veille des attentats d'Al-Qaeda aux Etats-Unis. Et, lors de sa conférence de presse, Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, n'a pas exclu de nouveaux tours de vis dans les mois à venir. Certains analystes parient sur un Refi à 4,5 % d'ici à la fin de l'année. Pour mémoire, le Refi a atteint 4,75 % à son maximum, en octobre 2000, alors qu'il n'était que de 2 %, son plus bas niveau, il y a dix-huit mois.
La BCE motive ce resserrement monétaire par la crainte d'un regain inflationniste dans la zone euro qui, pourtant, ne se traduit pas dans les chiffres. En mai, l'inflation était de 1,9 %, juste en dessous du seuil de 2 % défini par Francfort comme étant celui de la stabilité des prix, sa mission principale. La Commission, dans ses prévisions économiques de printemps, estime qu'elle ne devrait pas dépasser ce seuil en 2007 et 2008. On ne peut donc pas dire qu'il y a le feu au lac. D'autant que la force de l'euro par rapport au billet vert (1,35 dollar hier) et au yen,