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Libération

Fillon fait des heures supplémentaires

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Le Premier ministre a dû, hier, réévaluer à plus de 5 milliards le coût de sa réforme.
publié le 7 juin 2007 à 8h10

Va-t-on voir se multiplier les conflits sur les heures supplémentaires ? Avec la détaxation que prépare le gouvernement de François Fillon, et qui doit entrer en vigueur le 1er octobre, la tentation sera forte pour les employeurs d'utiliser au maximum le contingent de 220 heures supplémentaires autorisées par an, au risque de mécontenter les salariés, qui, comme ceux de Kronenbourg, n'ont pas tous envie de revenir aux 40 heures pour quelques euros de plus. Actuellement en France, chaque salarié fait en moyenne 55 heures supplémentaires par an, ce qui porte la durée réelle du travail à un peu plus de 36 heures par semaine.

«Le droit du travail n'étant pas changé», rappelait hier le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault, la décision de faire des heures supplémentaires «restera à la discrétion de l'employeur». «On est en train de construire une usine à gaz pour mettre le slogan "Travailler plus pour gagner plus" en pratique», dénonçait de son côté le président de la CFE-CGC, Bernard Van Craeynest, soulignant aussi que pour les cadres payés au forfait «il n'est pas possible de travailler plus, sauf à s'attaquer aux congés payés». Il n'y a pas que les syndicats pour s'inquiéter des conséquences de la détaxation des heures supplémentaires. Les parlementaires spécialistes des questions budgétaires tirent discrètement la sonnette d'alarme auprès du Premier ministre pour souligner le coût de la mesure, sans oublier les risques de détournement pour bénéfic