Bruxelles (UE) correspondance
Les ministres européens chargés des télécommunications ont dit non à la marche forcée vers la libéralisation complète des services postaux d'ici à 2009. Lors de leur réunion, hier à Luxembourg, au lendemain d'une journée européenne de manifestation contre la proposition de la Commission européenne, une dizaine d'Etats, emmenés par la France, ont clairement fait savoir qu'ils s'opposeraient à cette ouverture à la concurrence du courrier ordinaire tant qu'ils n'obtiendraient pas des garanties solides sur le financement du service universel. L'Allemagne, qui exerce la présidence tournante de l'UE jusqu'au 1er juillet, a donc dû tirer un trait sur son objectif : obtenir un accord politique sous sa présidence.
Si le processus de libéralisation des services postaux, enclenché il y a dix ans, semble inéluctable, une chose est sûre : le projet de directive concocté par le commissaire européen en charge du marché intérieur, le très libéral Irlandais Charlie McCreevy, et adopté par Bruxelles en octobre dernier, va être sérieusement remanié. La présidence allemande a évoqué, hier, une libéralisation des services postaux à des dates différentes selon les pays, alors que le texte de la Commission prévoit une ouverture à la concurrence des plis de moins de 50 grammes en 2009. Ces plis constituent le dernier monopole encore à la disposition des opérateurs historiques. L'enjeu est d'autant plus important qu'ils représentent près de la moitié du courrier dans un m