La bière coule de nouveau dans les veines de l'usine Kronenbourg d'Obernai (Bas-Rhin), dont 90 % des salariés avaient cessé le travail pendant 4 jours. Un vote à mains levées, vendredi matin, a scellé la fin de cette grève débutée lundi pour refuser «les heures supplémentaires obligatoires». La direction avait dénoncé, un mois plus tôt, un usage en vigueur dans le monde brassicole alsacien, qui prévoyait la possibilité pour chaque salarié sur la base du volontariat de travailler 100 heures supplémentaires par an (non payées mais récupérées).
Le directeur de l'usine a finalement accepté que le volontariat redevienne la règle, sous réserve d'une production satisfaisante dans trois mois. «On a de nouveau le choix de ne pas travailler le samedi», se félicite Philippe Kientzler, de la CGT, qui espère que chacun va retrousser ses manches pour que la direction ne revienne pas sur cette concession. «Tout le monde est sorti la tête haute de ce mouvement», notent les syndicats. Pourtant, jeudi encore, la direction jouait son va-tout en organisant, avec les cadres et les rares ouvriers non grévistes, un vote dans l'usine. «C'est un gros gag. Ils ont même fait venir des salariés en arrêt maladie !» s'esclaffe Philippe Kientzler.
Autre concession du groupe Scottish & Newcastle : la mise en place de «groupes d'expression» dans chaque secteur, pour mettre à plat les conditions de travail. Rendez-vous est pris, dès la semaine prochaine, au service des expéditio