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Libération

En défilant, Wahaha défie l'autorité de Danone

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publié le 14 juin 2007 à 8h19

Pékin de notre correspondante

Une fois n'est pas coutume, une manifestation ouvrière fait la une de la presse chinoise officielle. Les révoltés portent tous la même casquette jaune, des banderoles impeccables et crient en cadence : «Nous voulons Zong Qinghou. Boycott Danone.» L'un d'eux a été interviewé, pour dire que le mouvement était «spontané». Ils soutiennent l'ex-patron de Wahaha, filiale chinoise de Danone. Au bout d'une heure, la police est arrivée. Les manifestants ont rangé leurs casquettes et sont repartis au boulot chez Wahaha.

Bouillant. C'était mardi à Shanghai. Au même moment, dans le même immeuble, Emmanuel Faber, le nouveau directeur de Wahaha, nommé après la démission forcée de son bouillant partenaire Zong Qinghou, tenait une conférence de presse. Faber accuse Zong d'instrumentaliser ses anciens employés, le public, les distributeurs et le gouvernement. Sur le site Internet Sina.com, où Zong Qinghou a souvent épanché sa colère, circulent des lettres ouvertes signées des personnels des trois usines de production Waha­ha, ainsi que d'un groupe de distributeurs dévolus à la cause de l'ancien patron chinois. «Nous sommes décidés à nous battre jusqu'au bout pour défendre les marques nationales», écrivent les auteurs. Emmanuel Faber, seul face à des milliers d'employés officiellement hostiles, proteste : «Il est clair que ces lettres ont été écrites par une seule et même personne.»

Dans ce climat, il est difficile pour Dan