Après le furieux épisode de mardi soir, le troisième jour de mer a été beaucoup plus calme. De la passerelle, on attend des nouvelles d’un avion de reconnaissance parti de Malte pour survoler la zone qui jouxte cette fameuse ligne de zone de protection de pêche libyenne qu’il n’est pas prudent de franchir. Un palangrier italien qui s’y était aventuré en février avait été mitraillé.
Les premiers retours de cette surveillance parviennent vers 15 heures. Quelques bateaux attendent toujours sur zone. Vers 16 heures 30, un des radars sophistiqués indique la même position pour deux navires. L’un d’eux est très connu de Greenpeace et se nomme le Paloma, un bateau surgélateur du même type de celui qui, l’autre nuit, battait pavillon panaméen. Une équipe s’embarque sur le zodiac et fonce vers eux. La flottille est celle de Ricardo Fuentes, le magnat espagnol de la pêche au thon qui contrôle 60% des prises en Méditerranée.
Au retour, rien de flagrant. En tous cas pas de traces de transbordement, juste une pêche plus classique qui va durer jusqu'à fin juin avec un thonier senneur et remorquage vers une ferme d'engraissage. Le navire qui colle le bateau usine n'est qu'un bateau d'assistance avec des plongeurs à son bord. Ce sont eux qui sont chargés de compter les thons capturés et de les faire passer dans des cages circulaires destinées au transport des poissons vivants. Cette opération a déjà eu lieu. Le remorqueur se trouve à quelques milles de là et remonte à la vitesse d'un nœud pour