Menu
Libération

Dow Chemical court après sa réputation perdue

Article réservé aux abonnés
publié le 15 juin 2007 à 8h20

Samedi dernier, la Blue Planet Run est passée par Paris. Cette course de relais autour du monde, de New York à New York, vise à réunir des fonds pour approvisionner en eau potable les populations les plus touchées dans le monde. Plus d'un milliard de personnes n'ont pas d'accès à l'eau, et Jin Zidell, le fondateur de la Blue Planet Run Foundation, croit dur comme fer à son initiative. «Trente euros peuvent permettre à une personne d'avoir de l'eau pendant le reste de sa vie. Nous ne savons toujours pas guérir le cancer, mais nous savons régler le problème de l'eau.» La démarche est noble.

Un doute pourtant : le géant mondial de la chimie, l'américain Dow Chemical, est le principal sponsor associé à cette quête. La multinationale reste mondialement connue pour les produits toxiques qu'elle a répandus pendant la guerre du Vietnam. L'agent orange est aujourd'hui responsable de milliers de décès et de malformations.

C'est aussi la Dow qui a racheté Union Carbide, la société responsable de la catastrophe de Bhopal, en Inde, en 1984. Et dans les deux cas les associations de victimes se battent toujours pour être indemnisées. Du coup, avec un passé aussi néfaste, l'implication de la Dow dans Blue Planet est vécue par diverses ONG telles Greenpeace ou Amnesty International, comme du simple green washing. Jin Zidell, 69 ans, en est conscient. «Je suis un ancien militant ayant travaillé pour ces organisations. Je sais pertinemment de quoi est accusée la Dow. Peut-on lui