«Rainbow Warrior» envoyé spécial
Le thon rouge se meurt. Et au rythme où va sa pêche aujourd'hui en Méditerranée, il pourrait même, si l'on en croit les scientifiques, tout simplement disparaître un jour. A bord du Rainbow Warrior, les membres de Greenpeace veillent sur le futur de ce poisson qui fascine les hommes depuis l'Antiquité, mais semblent désarmés face à l'armada de thoniers qui sillonnent la prolifique zone de pêche située au large des côtes libyennes. Un combat inégal alors que les pêcheries de Méditerranée mettent les bouchées doubles : la saison touche à sa fin. Cette semaine, le Rainbow Warrior, le mythique bateau de Greenpeace, quadrille un endroit stratégique : 60 % des prises de Méditerranée proviennent de cette zone au nord des côtes libyennes. Une pêche jugée trop intensive et trop souvent illégale. Hier après-midi encore, l'ONG s'apprêtait à lancer une action contre trois bateaux italiens qui avaient été guidés dans leur pêche miraculeuse par quatre avions «spotters» américains. Or, depuis le 13 juin, cette pratique est interdite par l'Union européenne. «Ce sont trois navires enregistrés à Catane, Trapani et Salerne, explique François, le responsable de campagne. S'ils transfèrent leur cargaison sur un bateau surgélateur, c'est formellement interdit et nous tentons d'intervenir. S'ils la placent dans des cages pour les transporter jusqu'aux fermes d'engraissement, nous ne bougeons pas. Cela reste légal jusqu'à fin juin.»