Menu
Libération
Interview

«Le porte-monnaie nous poussera à la vertu»

Article réservé aux abonnés
Tous les lundis, un expert décrypte une question d'actualité. Aujourd'hui, jean-Marc Jancovici, l'ingénieur
publié le 18 juin 2007 à 8h22
(mis à jour le 18 juin 2007 à 8h22)

Ce sera un des gros sujets du «Grenelle de l'environnement» de la rentrée. Quelle fiscalité verte ? Ou comment taxer le gaz carbonique ? Il va sans dire que les entreprises (et leur relais habituel Medef et Bercy) n'aiment pas trop ce genre de question et risquent donc de livrer une jolie guerre de lobbying pour tuer (ou du moins encadrer) ce projet de taxe écologique. Spécialiste de ces questions, Jean-Marc Jancovici décrypte les enjeux d'une telle réforme.

Pourquoi faudrait-il taxer les émissions de gaz carbonique ?

Aujourd'hui on émet deux fois plus de gaz carbonique sur la planète que ce qu'elle est capable de recycler dans les océans et la végétation continentale. C'est à cause de cela que nous allons avoir un climat qui va se modifier à un rythme excessif pour nos capacités d'adaptation. Toutes les études économiques convergent pour dire qu'on doit passer obligatoirement par une forme de fiscalité sur le gaz carbonique. Au plan international de plus en plus de voix s'élèvent pour promouvoir cette mesure, y compris deux anciens économistes en chef de la Banque mondiale, Nicholas Stern et Joseph Stiglitz.

Concrètement, il faudrait taxer quels objets, quels types de consommation ?

En pratique, la fiscalité portera sur l'énergie fossile (fioul, gaz, carburant, charbon) qui fait déjà l'objet d'échanges marchands, ce qui permet de percevoir facilement une taxe au moment de la vente. Par enchaînement successif, on en verra l'effet de cette taxe d