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Libération

Un an de protestations sans que rien ne bouge d’un fil

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par Saran Koly et Hakim DJEROUDI
publié le 19 juin 2007 à 8h21

...«Nous sommes là tous les jours, qu’il fasse chaud ou froid.» Depuis mai 2006, Hélène et Philippe Magdelonnette s’installent chaque jour pendant une heure ou deux rue Charles-Nodier, dans le XVIIIe arrondissement à Paris, en face du Marché Saint-Pierre, le célèbre magasin de tissus de la butte Montmartre. Ils protestent contre leur licenciement. «Nous ne demandons pas de boycotter le magasin, on informe seulement les clients de ­notre situation, nous voulons obtenir notre réintégration avec la prise en compte de notre ancienneté» , explique Philippe. Les deux époux, qui se sont connus dans le magasin, y ont fait toute leur carrière.

«Un crime social». Philippe, 55 ans, à l’allure sportive, et Hélène, 50 ans, soignée et les cheveux rassemblés dans une longue tresse blonde, dénoncent la situation sur une banderole : «Pour plus de profit, ce PDG licencie abusivement un couple. Nous résistons à ce crime social, merci de soutenir la pétition pour leur réintégration.» Une cliente du magasin, curieuse, s’approche pour en savoir plus. «C’est scandaleux ! A croire qu’ils veulent nous condamner à la précarité» , s’insurge-t-elle avant de signer la pétition. A ce jour, ils estiment avoir plus de 4 500 signataires. Selon Philippe, nombreux sont ceux qui «laissent leur mail pour être tenus au courant des suites de l’affaire».

Vingt-huit ans de maison pour elle, trente-quatre ans pour lui, interrompus, à quelques mois d’intervalle, par la direction du magasin. «On m’a dit qu’on supprimait