...«Nous sommes là tous les jours, qu’il fasse chaud ou froid.» Depuis mai 2006, Hélène et Philippe Magdelonnette s’installent chaque jour pendant une heure ou deux rue Charles-Nodier, dans le XVIIIe arrondissement à Paris, en face du Marché Saint-Pierre, le célèbre magasin de tissus de la butte Montmartre. Ils protestent contre leur licenciement. «Nous ne demandons pas de boycotter le magasin, on informe seulement les clients de notre situation, nous voulons obtenir notre réintégration avec la prise en compte de notre ancienneté» , explique Philippe. Les deux époux, qui se sont connus dans le magasin, y ont fait toute leur carrière.
«Un crime social». Philippe, 55 ans, à l’allure sportive, et Hélène, 50 ans, soignée et les cheveux rassemblés dans une longue tresse blonde, dénoncent la situation sur une banderole : «Pour plus de profit, ce PDG licencie abusivement un couple. Nous résistons à ce crime social, merci de soutenir la pétition pour leur réintégration.» Une cliente du magasin, curieuse, s’approche pour en savoir plus. «C’est scandaleux ! A croire qu’ils veulent nous condamner à la précarité» , s’insurge-t-elle avant de signer la pétition. A ce jour, ils estiment avoir plus de 4 500 signataires. Selon Philippe, nombreux sont ceux qui «laissent leur mail pour être tenus au courant des suites de l’affaire».
Vingt-huit ans de maison pour elle, trente-quatre ans pour lui, interrompus, à quelques mois d’intervalle, par la direction du magasin. «On m’a dit qu’on supprimait