Menu
Libération
Interview

«Il faut qu'on puisse mettre en cause les administrateurs»

Article réservé aux abonnés
Le projet de loi limitant les parachutes dorés devant le Conseil des ministres.
publié le 20 juin 2007 à 8h25

Ce matin, le projet de loi sur les parachutes dorés, ces pactoles versés au départ du dirigeant et qui défraient la chronique, est présenté au Conseil des ministres. Il n'est plus question de les interdire, comme l'avait promis le candidat Nicolas Sarkozy, mais seulement de les encadrer. Pierre-Henri Leroy, président de Proxinvest, société de conseil aux investisseurs institutionnels, s'interroge sur l'efficacité du dispositif.

Était-il donc vraiment impossible d'interdire ces parachutes dorés ?

Il faut être réaliste. Un parachute est une indemnité de départ, et c'est un élément du contrat. On ne peut pas vraiment l'interdire, mais on peut peut-être limiter son ampleur : la loi aurait pu suggérer une limite, comme pas d'indemnité supérieure à un an de rémunération. Mais, d'après ce que je comprends du texte, il est question d'inciter les administrateurs à justifier du montant des indemnités en les conditionnant, par exemple, à l'évolution du chiffre d'affaires, du bénéfice, du cours de bourse, ou, pourquoi pas, de la création d'emplois. Les intentions sont bonnes mais le résultat sera limité, car on reste dans le déclaratif, avec peu de prise sur le réel. Le problème des parachutes dorés abusifs se situe d'abord du côté des prescripteurs, des administrateurs et des gestionnaires. S'ils faisaient tous leur travail de façon plus indépendante, dans l'intérêt de tous les actionnaires, il n'y aurait nul besoin de ce texte.

Les administrateurs et les gérants de fonds veillent surtout