Menu
Libération

Le Blackberry blacklisté des lieux de pouvoir

Article réservé aux abonnés
Pas assez sécurisé, l'assistant personnel est interdit, des ministères à l'Elysée.
publié le 22 juin 2007 à 8h27

Banni, interdit, chassé, mouton noir. Depuis quarante-huit heures, le très en vogue BlackBerry bénéficie d'une surexposition médiatique dont il se serait bien passé. La «mûre», ce petit concentré de technologie mobile qui fait la fortune de son fabricant canadien Research In Motion (RIM) dans le monde entier est sous les feux de la rampe depuis que le Monde daté de mercredi a révélé que le Secrétariat général de la défense nationale (SGDN) avait fait passer une circulaire interdisant l'utilisation de cet assistant numérique personnel dans les ministères, à Matignon et à l'Elysée.

«Guerre économique». Motif ? Cet outil «nomade» conçu pour recevoir et envoyer des courriers électroniques depuis l'extérieur pose un «problème de sécurisation des données». Autrement dit, il n'est pas sûr : les messages qui transitent pour toute l'Europe via un serveur situé au Royaume-Uni pourraient être interceptés par le service d'écoutes américain NSA (National Security Agency). Selon Alain Juillet, le haut responsable de l'intelligence économique au SGDN qui ne perd jamais une occasion de rappeler que le monde vit aujourd'hui en situation de «guerre économique», les «risques d'interception sont bien réels» et «le problème se pose aussi bien pour les entreprises que pour les administrations». Bref, il est hors de question de laisser circuler des informations gouvernementales entre des mains étrangères.

La circulaire en question ne date pourtant pas d'hier