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Libération

Le calvaire indien des tortues de mer

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Faune. Pourtant protégé par plusieurs lois, le reptile marin est victime des pêcheurs locaux.
publié le 23 juin 2007 à 8h28

Bhubaneswar (Inde)

envoyé spécial

Chaque année, des milliers de tortues de mer meurent au large de la côte est de l'Inde, victimes des filets de pêches dans des zones pourtant interdites aux pêcheurs. Un scénario qui, malgré les protestations des écolo­gistes, se répète à l'identique depuis plus de dix ans, alors qu'il s'agit d'une espèce archiprotégée, tant en ­Inde que dans le reste du monde. Parmi les régions les plus pauvres du pays, la côte de l'Orissa est le lieu le plus fréquenté de la planète par les tortues olivâtres (Lepidochelys Olivacea), attirant chaque année, entre octobre et mai, plus de la moitié de la po­pu­lation mondiale. Pour des raisons que les scientifiques ignorent, les femelles reviennent en effet toujours pondre sur les plages de leur naissance, après avoir parcouru des milliers de kilomètres en mer. Un phénomène baptisé du mot espagnol «arribada» («arrivée»), car on ne le retrouve qu'au Costa ­Rica et au Mexique, à plus petite échelle.

Avant de sortir pour pondre, les tortues se regroupent au large pour s'accoupler dans des «zones de congrégations» qui rassemblent des dizaines, voire des centaines de milliers d'individus. «C'est là que les filets font desravages, explique Biswajit Mohanty, cofondateur de «Opération Kachhapa», une campagne lancée en 1998 pour tenter de sauver l'espèce. «Les tortues se prennent dedans et meurent noyées, car elles ne peuvent plus remonter à la surface pour respirer.»

«Aberrant»