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Libération

Et si l'Afrique ne filait plus un mauvais coton ?

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publié le 25 juin 2007 à 8h29

Subventions ou fonds de pension : lesquels auront le dernier mot sur le cours du coton ? Quand les Etats-Unis, premier exportateur mondial, et dans une moindre mesure l'Europe, écrasent les prix du coton à coups de généreuses subventions sur leur sol, laissant la filière africaine à l'agonie, ce sont les fonds américains qui viennent à sa rescousse. Séduits par les perspectives d'une Chine boulimique et les conditions météo défavorables dans les grands pays producteurs, ils misent sur une offre inférieure à la demande et contribuent à une envolée timide mais tangible des cours, dans le sillage de ceux des céréales. «Les investisseurs, notamment les fonds de pension américains, font monter les cours depuis quelques semaines», explique Ibrahim Malloum, vice-président de l'Association cotonnière africaine (ACA). «La livre de coton, qui a subi une baisse continue entre 1997 et 2003 passant de 80 à 35 cents, est aujourd'hui remontée à plus de 60 cents.» Pas encore de quoi se pavaner, mais «on n'est pas si loin du point mort», seuil à partir duquel la production devient rentable, estime-t-il. Au-delà des aides réclamées à la Banque mondiale et autres bailleurs de fonds, la hausse du cours serait donc un remède à la crise. Selon l'ONG Oxfam, les prix sont aujourd'hui sous-évalués de 6 à 14 %.«Il n'est pas facile de dire à quel cours la filière serait bénéficiaire, car sa compétitivité est étroitement liée à la valeur du dollar. Or le franc CFA est sur