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Libération

Un tour de passe-passe pour balancer les cadeaux fiscaux

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A droite comme à gauche, peu d'experts croient que les 2,6 milliards d'euros serviront à éponger la dette.
publié le 26 juin 2007 à 8h30

Opération désendettement. Hier soir s'est achevée la vente par le gouvernement de 5 % du capital de France Télécom. Environ 2,6 milliards d'euros qui sont tombés dans les caisses de l'Etat. Officiellement, cette somme servira à faire baisser la dette publique, un des objectifs ­affichés de Nicolas Sarkozy. D'ailleurs, Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, s'est empressée d'expliquer que «le produit de la cession de ces titres sera intégralement affecté au désendettement de l'Etat et des administrations publiques». Un argument qui fait doucement ricaner les spécialistes des finances publiques, tant à gauche qu'à droite.

Moins sensible. «C'est de l'habillage, explique Michel Sapin, député de l'Indre et chargé des questions économiques au PS. La droite dégrade le budget à coups de cadeaux fiscaux, il faut ensuite compenser ces dépenses supplémentaires par de nouvelles recettes qui ne sont même pas pérennes.» Le PS note aussi que ce sont des actions France Télécom que le gouvernement a décidé de céder. «Evidemment, politiquement, c'est plus dur de vendre de l'EDF, même si le cours est meilleur», poursuit Sapin. La rumeur boursière donnait pourtant l'électricien comme cible, le cours ayant fortement progressé ces dernières semaines. Mais pour l'instant, le gouvernement semble s'en tenir aux opérations moins sensibles politiquement. France Télécom n'est plus un enjeu : l'entreprise est déjà privatisée, alors que l'Etat s'est engagé à ne pa