Il risque d'y avoir du rififi sur les champs de courses. L'avis motivé de Bruxelles sur les restrictions imposées par la France aux paris sportifs pourrait bien relancer le débat sur l'organisation des courses dans l'Hexagone et le monopole qu'y exerce le Pari mutuel urbain (PMU). Composé de 51 sociétés de courses, ce groupement, qui se présente comme «d'intérêt général», défend mordicus avec son partenaire France Galop une exception hippique française malmenée par Bruxelles au nom de la libéralisation. «L'activité des courses en France est sécurisée, bien encadrée et très bénéfique à la filière hippique, explique Emmanuelle Bour-Poitrinal de France Galop. Pourquoi prendre le risque de casser ce qui marche bien?»
Les partisans du statu quo arguent de la spécificité du marché des jeux, un secteur «pas comme les autres» que les députés européens ont exclu de la directive Bolkestein sur les services. Ils mettent en avant les 6 % du montant total des gains (653 millions d'euros) reversés à une activité qui fait vivre 62 000 personnes en France pour 252 hippodromes, et permet d'organiser cinquante courses par jour en moyenne. Autant de réussites qu'une libéralisation à la belge ou à l'allemande risque de mettre en péril. L'Angleterre, se défendent les tenants du modèle français, n'est-elle pas ce paradis des bookmakers où l'activité des paris est un tiers plus importante et les ressources de la filière hippique trois fois moindres ?
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