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Libération

Le double langage d'Airbus brouille les pistes

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publié le 27 juin 2007 à 8h32

«Dur de faire partager notre ressenti, lorsqu'on annonce en masse des commandes d'avions, alors qu'en même temps nous sommes dans la procédure de mise en place d'un plan social.

Même si on sait pertinemment qu'entre la commande et la construction d'un appareil il se passe plusieurs mois, il n'empêche que l'effet d'annonce, sûrement voulu, brouille les pistes. Le plan Power8 va modifier beaucoup de paramètres par les restructurations annoncées, et avec mon organisation, la CFDT, j'interviens sur les répercussions en terme d'emploi et sur les accompagnements sociaux nécessaires, notamment pour les PME.

Hier auprès de la chambre patronale, aujourd'hui vis-à-vis des sous-traitants, tous les jours il me faut expliquer précisément les impacts des restructurations, et amener les responsables syndicaux à comprendre avec exactitude la situation.

Ils me posent toujours la même question : «Avec un tel plan de charge, comment peut-on supprimer autant d'emplois ?» Comment expliquer que l'organisation du travail, «le fameux juste à temps», qui touche tous les niveaux du processus industriel (même si nous ne l'avons pas voulu), nous oblige à avoir une lecture par type de production. Ce qui peut être négatif pour tel secteur de production ne l'est pas forcément pour un autre. L'impact de la mondialisation des échanges oblige les entreprises à se restructurer autour du coeur de métier, mais à quel coût social ?

Comment expliquer syndicalement qu'il faut se situer en force de pr