Manchester
envoyé spécial
A l'instar de Londres, qui taxe l'entrée de son centre-ville depuis 2003, Manchester entend instaurer un péage urbain de 8 euros aux heures de pointe pour tenter de juguler la circulation automobile, qui asphyxie ses artères. Les embouteillages sont tels qu'ils rendent illusoire tout déplacement rapide, sans parler du stationnement, quasi impossible et hors de prix.
La municipalité compte injecter 5 milliards d'euros dans la rénovation de son système de transport, qui inclut l'extension du tram et la modernisation des bus. Mais le financement par le gouvernement d'une partie du pactole dépend, a fait savoir Londres, de la mise en oeuvre de la «congestion tax», qui devrait entrer en vigueur en 2012. Un projet qui entraîne une vraie guerre des mots.
«On veut construire un mur de Berlin électronique», s'indignent les opposants au projet, qui ont battu le pavé samedi. «On ne peut pas rester sans rien faire, rétorque Peter Smith, le responsable de l'Association of greater Manchester authority, qui pilote la politique de la ville. Laisser les choses en l'état nous coûterait 30 000 emplois dans les quinze ans à venir.» Le monde du business freine pourtant des quatre fers.
La moitié des 1 246 entreprises consultées via un sondage assurent être moins tentées d'investir à Manchester si un tel péage voit le jour. Un sondage, ne manquent pas de rappeler certains, financé par le lobby automobile. Lequel milite, en vain, pour qu'un