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Libération
Interview

«En cause, le modèle productiviste»

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publié le 28 juin 2007 à 8h33

Jean-François Piquot, porte-parole d'Eau et rivières, association à l'origine de la procédure engagée contre la France depuis 1992, revient sur quinze années d'atermoiements et de non-respect d'une directive datant de 1975.

Quelles étaient les principales raisons de votre démarche ?

Nous avons saisi la Commission européenne en février 1992 parce que la dégradation des eaux de certaines rivières bretonnes atteignait des niveaux alarmants, certains captages frôlant voire dépassant les 100 mg/l de nitrates, alors que la réglementation fixe la limite à 50 mg/l. De surcroît, aucun plan de gestion détaillant les mesures qui auraient permis un retour à un état satisfaisant n'avait été élaboré. Il faudra attendre 2004 pour que les premiers plans de gestion, tels qu'ils étaient prévus par la directive de 1975, soient transmis à Bruxelles. Pendant toutes ces années, la France n'a cessé de louvoyer, arguant, par exemple, d'un premier Plan de maîtrise des pollutions d'origine agricole (PMPOA) pour s'exonérer de ses obligations.

Il y a eu pourtant les programmes Bretagne eau pure qui, entre 1999 et 2006, ont incité les exploitations à adopter d'autres pratiques.

On y a consacré des millions d'euros mais les récents audits montrent que ces programmes ont eu un impact très relatif. Ils n'ont été qu'incitatifs et il suffit qu'une petite minorité n'y adhère pas pour que leur efficacité reste limitée.

Certains exploitants se plaignent d'être systématiquement montrés du doigt.

A tort. Ce que nous me