Fort McMurray et Calgary (Canada)
envoyée spéciale
C'est d'abord l'odeur qui frappe. Celle du pétrole. A Fort McMurray, 450 km au nord d'Edmonton, la capitale de l'Alberta, les 65 000 habitants ne remarquent plus la senteur âcre ; pourtant leurs vêtements en sont imprégnés et elle transperce les poumons. Depuis l'explosion du cours du brut, qui a franchi la barre des 50 dollars le baril en 2005, l'exploitation des sables bitumineux de l'Alberta est devenue rentable. En 1984, il fallait dépenser 32 dollars canadiens pour extraire un baril de pétrole, il n'en faut plus que 15. Tous les pétroliers de la planète se sont donc installés sur les bords de la rivière Athabasca. Suncor, Exxon, Chevron Texaco ou Total ont investi des centaines de milliards de dollars pour extraire l'or noir des sous-sols albertains.
La province abrite le deuxième gisement pétrolifère de la planète - derrière l'Arabie Saoudite - où dorment 173 milliards de barils. Elle produit un million de barils chaque jour, un chiffre qui devrait doubler d'ici à cinq ans et quadrupler en 2020. Le Canada obtiendra alors une place enviée dans le top 5 des producteurs de pétrole. Au grand dam des écologistes qui s'inquiètent des répercussions de cette surchauffe minière sur l'écosystème.
Contrecoups. Cours d'eau surexploités et contaminés, forêt boréale ravagée, pluies acides, production de gaz à effet de serre (GES), la région de Fort McMurray subit les contrecoups de l'exploitation des gisements pétrolifè