Accrochez-vous, ces chiffres risquent de vous donner le vertige : en Afrique et en Asie, le nombre de citadins augmente d'environ 1 million chaque semaine, si bien que, sur les trente prochaines années, les habitants des villes de ces deux continents vont doubler en nombre, multipliant les bidonvilles et ajoutant à la population mondiale 1,7 milliard d'êtres humains, l'équivalent des populations de la Chine et des Etats-Unis combinées. Effrayant ? Pas forcément.
Si l'on en croit un rapport publié cette semaine par l'UNFPA, le Fonds des Nations unies pour la population, la rapidité et l'ampleur de cette croissance urbaine exigeront certes une «révolution dans les modes de pensée», mais représentent aussi, peut-être, une incroyable opportunité. «En Afrique et en Asie, dans les zones rurales, une femme a une (mal) chance sur dix de mourir des complications de la grossesse ou de l'accouchement (contre 1 sur 10 000 en Europe) faute de médecin qualifié ou de médicaments appropriés. Dans un bidonville, ce risque décroît, car les chances d'accéder à un centre de santé restent plus importantes», explique Yves Bergevin de l'UNFPA. Idem pour le traitement de maladies lourdes telles que le sida, véritable fléau des pays en développement. Bergevin sait de quoi il parle puisqu'il est lui-même médecin.
Et le constat est le même pour l'éducation. Autant le primaire et l'élémentaire peuvent être assurés sans trop de difficultés en milieu rural, autant le secondaire et surtout