Pauvre petit actionnaire d’Eurotunnel. Il pensait enfin sortir de son long cauchemar boursier. Avec la cotation, hier, du nouvel Eurotunnel, une structure allégée de la moitié du poids de sa dette (4,16 milliards d’euros), une nouvelle vie s’annonçait pleine de promesses. Et que s’est-il passé ? Le pire. L’action d’Eurotunnel a plongé de 41,5 % en une séance, prolongeant pour un bout de temps encore l’enfer boursier du groupe. Le plus cocasse de l’affaire, c’est que le cours de l’action du vieil Eurotunnel a, lui, plutôt bien résisté, ne cédant que 6,5 %. Désespérant.
Délire spéculatif. Pour comprendre cette raclée boursière, il faut revenir un peu en arrière au plan de Jacques Gounon, le patron du groupe. Afin de repartir sur de nouvelles bases, Gounon avait invité, le 10 avril, ses actionnaires à échanger leurs actions Eurotunnel pour une nouvelle structure, cette fois débarrassée de la moitié de la dette financière. Le 25 mai, environ 87 % des actionnaires du vieil Eurotunnel ont bien voulu apporter leurs actions. La période de l’offre publique d’échange (OPE) est alors reconduite d’une semaine. Et à partir de là, le marché s’est enflammé, et l’action, qui plafonnait péniblement à 40?centimes, se met à partir en flèche. Le 29 mai, 150 millions de titres sont échangés dans un délire spéculatif, et l’action clôture à 1,35 euro, après avoir atteint 1,95 euro en cours de séance.
A quoi jouaient alors les investisseurs ? A deux choses. D’abord, certains spéculaient sur un possib