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Libération

La Chine dissimule ses morts par pollution

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Une étude censurée de la Banque mondiale fait état de 750 000 décès potentiels.
publié le 4 juillet 2007 à 8h39

Pékin

de notre correspondante

La pollution aurait-elle causé 750 000 morts ? Ecrire cela dans un rapport officiel risquerait de provoquer «des émeutes», s'offusque Pékin, qui a demandé à la Banque mondiale, selon le quotidien britannique Financial Times (FT), de censurer son étude sur le coût humain de la pollution en Chine. Pourtant, la Chine, associée à ce rapport qui court depuis plusieurs années, ne dément pas le chiffre des «morts prématurées». En 2006, «année la plus noire pour l'environnement», elle a reconnu 161 incidents majeurs de pollution, et aussi que les objectifs fixés pour réduire les émissions de substances polluantes «n'avaient pas été atteints». Elle ne conteste pas non plus que 16 des 20 villes les plus polluées du monde se trouvent à l'intérieur de ses frontières, comme annoncé dans un précédent rapport de la Banque mondiale.

Caviardée. La Chine, devenue le principal émetteur mondial de dioxyde de carbone, selon une déclaration du secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, lundi, voudrait seulement que tout cela se sache le moins possible. Un an avant l'arrivée des 10 000 athlètes des Jeux olympiques, le ciel de la «société harmonieuse» doit rester le plus clair possible. Le mois de juin, avec 15 jours «médiocres en termes de qualité de l'air», a beau avoir été le pire jamais enregistré depuis 2000, les autorités continuent d'annoncer 245 jours de ciel bleu pour 2007.

C'est que la Sepa, l'agence nationale chinoi