«Qui me croque craque. Qui m'a croqué recroquera.» Ce slogan publicitaire du petit-beurre LU, date de 1902, mais les salariés de LU, le pôle biscuit de Danone, pourraient le conjuguer autrement. Cette fois, le croqueur s'appelle Kraft et il est américain. Il a proposé lundi de ne faire qu'une bouchée des sablés, biscottes et autres gâteries bleu-blanc-rouge (Paille d'Or, Mikado, Pépito, Hello, Thé brun, Cracotte.), et Danone a dit banco. Contre un chèque de 5,3 milliards d'euros, Kraft Foods, le leader mondial du secteur, va mettre la main sur 9 usines hexagonales, 3 dépôts et près de 3 000 salariés français, ainsi que sur les 27 usines européennes. Tandis que Danone s'allège d'une branche dont le seul tort est de grossir moins vite que les boissons et les produits laitiers, ainsi que d'altérer son recentrage sur la santé. Sans grande surprise, les marchés financiers ont apprécié le geste : l'action du groupe a grimpé de plus de 4 % dans la journée avant de finir à + 1,25 %.
«Efforts énormes». Si tout se déroule sans accroc, l'affaire devrait se conclure d'ici à la fin de l'année. C'est compter sans les LU, et autres «ouvriers-pâtissiers» des usines françaises, très fâchés d'avoir découvert la «trahison» de Frank Riboud, le patron de Danone. «Il y a quinze jours encore, tout allait bien, on a fait des efforts énormes depuis 2001, la rentabilité est là, on venait même de signer un accord d'intéressement et de participation», explique Jean-Yves Coutin, dél