Tokyo
de notre correspondant
«C'est une catastrophe, assurait il y a quelques jours, à Tokyo, un professionnel japonais proche d'Airbus, de retour du Salon du Bourget. Une fois de plus, le Japon n'a pas commandé un seul Airbus. Pas même une intention de vente. Le Japon n'a rien acheté.» Cela n'est pas nouveau, Airbus se casse les dents au Japon. Ici, Boeing règne en maître. Alors que le constructeur américain a présenté dimanche en grande pompe son nouveau 787 Dreamliner, tout le Japon applaudit. Car jamais l'industrie aéronautique nippone n'a été aussi impliquée dans un programme de Boeing.
Coproduction. Face à six décennies de présence où Boeing a tissé de solides liens avec l'establishment nippon, Airbus - même avec son mastodonte A380 dont les Nippons n'ont commandé aucun exemplaire -, fait difficilement le poids. Le groupe européen détient à peine 4% du marché aéronautique nippon. Depuis six décennies, Boeing a largement eu le temps de se développer. Progressivement, l'américain a a multiplié les accords de coproduction et de codéveloppement avec les industriels locaux. Le résultat est spectaculaire. Les fournisseurs japonais fabriquent des pans entiers du 787 Dreamliner. Trois géants de l'industrie lourde nippone, Mitsubishi, Kawasaki et Fuji, ont pris à eux seuls une part de 35% dans la production des ailes et de plusieurs parties clés du fuselage. Fuji Heavy Industries (FHI) est notamment chargé de la fabrication des caissons centraux, qui