Menu
Libération

Biocarburants, l'Allemagne freine

Article réservé aux abonnés
Les subventions aux centrales utilisant de l'huile de palme pourraient être supprimées.
publié le 10 juillet 2007 à 8h43

Berlin

de notre correspondante

Halte aux biocarburants ! Plusieurs voix se sont élevées ces derniers temps en Allemagne pour alerter l'opinion sur les effets dévastateurs des biocarburants pour l'environnement. L'obligation européenne de mélanger des biocarburants à l'essence traditionnelle est «extrêmement négative» du fait de ses «effets dévastateurs» sur les forêts tropicales, insiste le prix Nobel 1988 de chimie, l'Allemand Hartmut Michel, dans une interview au quotidien régional Neue Osnabrücker Zeitung. Face aux critiques, Berlin envisage de mettre fin aux subventions accordées par le ­gouvernement à la consommation de biocarburants tant qu'un véritable système de surveillance des conditions de leur production n'aura pas été mis en place.

Les pays européens se sont engagés à ce que la part des biocarburants atteigne 5,75 % d'ici à 2010 et 10 % d'ici à 2020. En Allemagne, ce pourcentage est déjà de 5 % pour le diesel. L'Allemagne, qui s'est engagée à tourner le dos à ­l'atome (les 19 centrales nucléaires doivent fermer d'ici à 2030), est l'un des principaux consommateurs au monde d'huile de palme. Ce carburant, nettement moins cher que l'huile de colza (120 euros de moins la tonne), est englouti par une poignée de centrales électriques ultramodernes. Selon l'Institut pour l'environnement et l'énergie de Leipzig, 1,3 milliard de kWh sont produits en Allemagne à partir de l'huile de palme, et les importations de cette matière ­pre­mière ont doublé